Grâce à la transformation de son offre et à la confiance de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Nouvelle Aquitaine, notre établissement d’Angoulême est le premier d’AVA à «entrer dans le droit commun» et à être pérennisé par arrêté en date du 9 mars 2018.
C’est à la fois le symbole d’une belle victoire et d’un long travail. Notre modèle d’établissement AVA n’est donc plus une «expérimentation» envisagée pour quelques années, c’est une structure pérenne acceptée officiellement avec ses spécificités, notamment la primauté de l’éducatif et de l’inclusif, par la réglementation médicosociale en France.
L’IME d’Angoulême a ouvert ses portes à 10 enfants le 5 octobre 2010. Après une première série d’évaluations favorables, l’ARS lui a octroyé 5 places supplémentaires en 2016, portant sa capacité à 15 enfants (agrément de 2 à 14 ans).
En juillet 2017, répondant aux besoins de certains enfants et au nécessaire virage inclusif, ’Association a déposé un projet de transformation de 2 places d’IME en 5 places de Service d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) pour accompagner des enfants à temps partiel hors nos murs. Des enfants sortants de l’IME qui bénéficieront alors de 24h d’auxiliaires de vie scolaire de l’Education Nationale (AVS).
Parallèlement, l’ARS a sollicité la structure afin qu’elle porte l’accompagnement éducatif d’un dispositif «d’autorégulation» en milieu ordinaire, le projet ARAMIS. Ce service qui intervient dans
une école ordinaire est opérationnel depuis la rentrée de septembre 2017. Il a vocation à
soutenir la scolarisation à temps complet de 10 enfants de 6 à 12 ans.
L’autorégulation consiste à aider toutes les personnes de l’école ordinaire (enfants, enseignants, autres accompagnants) à adopter les comportements les plus appropriés pour favoriser l’inclusion et les apprentissages scolaires des enfants autistes présents.
En mars 2018, l’Association a reçu l’arrêté de transformation de ces nouvelles places à compter du 1er novembre 2017. La capacité totale de la structure est donc portée à 25 places. Cette autorisation est accordée pour une durée de 15 ans à compter de la première autorisation, donc jusqu’en juillet 2025.
Par ces transformations, l’établissement d’Angoulême, répond pleinement aux attentes de l’ARS et du Ministère en matière de recomposition de l’offre. Les pouvoirs publics ont en effet fixé un
cap très clair :
1. L’objectif est d’organiser une « bascule rapide et d’ampleur au profit d’un accompagnement en milieu ordinaire »
2. La part de l’offre médico-sociale (interventions portées par des professionnels du secteur médicosocial comme AVA) devra atteindre au moins 50% des places en services d’accompagnement en milieu ordinaire d’ici 2021.
Ces orientations s’imposeront progressivement à tous nos établissements dans le cadre du retour au droit commun. Ces orientations visent à transformer l’offre d’accompagnement des personnes handicapées afin de :
1. Prévenir les ruptures de parcours et l’absence ou l’inadéquation des solutions
2. Développer les réponses inclusives et faire évoluer les prestations pour mieux répondre aux besoins
Consolider l’organisation des services sur un même territoire pour favoriser les passerelles entre les structures
3. Améliorer la qualité des accompagnements en favorisant l’adéquation des pratiques
La finalité est la suivante : transformer l’offre médicosociale pour la rendre plus souple et plus inclusive. Nos structures proposent déjà des projets sur mesure aux enfants et aux familles, mais nous ne disposons pas toujours de la capacité à faire évoluer nos accompagnements en fonction des besoins plus ou moins importants des enfants.
La création du SESSAD d’Angoulême a permis de continuer à répondre aux besoins des enfants qui sont colarisés à temps complet à l’école, en transférant des compétences à l’AVS et à l’enseignant en conservant la partie technique de notre savoir-faire (la guidance et le travail d’accompagnement reposent beaucoup sur les habiletés sociales, compétences essentielles mais tellement difficiles à acquérir pour les enfants avec autisme).
Même si l’établissement d’Angoulême est aujourd’hui sorti de l’expérimentation, il lui reste des projets à développer afin de toujours rechercher les solutions les plus adaptées aux enfants et adolescents qu’il accompagne.